Histoire du vinyle

La platine vinyle et ses disques noirs sont de nouveau plébiscités par les grands amateurs de musique. Mais connaissez-vous l’origine de ces deux inventions ? Elles ont été deux grandes révolution dans le domaine de la diffusion musicale : Voici l’histoire du vinyle et de son support, la platine.

L’invention de la platine vinyle

Au début de l’histoire de l’apparition des disques, il fallait se servir de cylindres en cire pour l’enregistrement du son. En 1877, Charles Cros met au point un dispositif de reproduction des sons appelé “Paléophone”. Il rédige une lettre adressée à l’Académie des Sciences contenant précisément l’idée de l’appareil tourne-disque. Cependant, Thomas Edison dépose le brevet avant lui aux États-Unis. Avec ses collaborateurs de l’époque, le phonographe à moteur électrique verra le jour quelques années plus tard.

Le phonographe est une sorte de platine vinyle rudimentaire. C’est un cylindre d’étain recouvert de cire, que l’on tourne à l’aide d’une manivelle pour enregistrer ou restituer le son, lu à l’aide d’une aiguille d’acier. La même année, l’Allemand Émile Berliner met au point le premier disque plat 78 tours, baptisé Phono gravure. La transition du phonographe au tourne-disque à lieu sur la durée, au fil des améliorations des fabricants. Le premier tourne-disque voit le jour dans les années 1920.

Depuis ce temps, les platines vinyles tourne-disque n’ont cessé d’évoluer et sont aujourd’hui au top de leurs performances (Port USB, Bluetooth, préampli, petits modèles…). Mais le principe de base d’écoute des morceaux est resté le même, principalement mécanique.

L’histoire du disque vinyle

Un disque vinyle tient son nom de la matière qu’on utilise, le vinyle. C’est un dérivé du plastique. Il est composé de deux faces (face A et face B) parcourues par un sillon en forme de spirale, de l’extérieur vers l'intérieur du disque. Ces sillons sont gravés pour contenir l’information sonore.

C’est la société RCA Victor qui, dans les années 1930, sort le premier disque vinyle à une vitesse de 78 tours minute, mais le succès n’est pas au rendez-vous. Vers 1940, la plupart des tourne-disques neufs étaient électriques. À cette époque, l'industrie chimique produisait un grand nombre de matières plastiques nouvelles.

Quand la Seconde Guerre mondiale interrompt l'importation en Amérique de la matière originale du vinyle, la gomme-laque, les compagnies se tournent vers la production de polychlorure de vinyle dont le coût est moins élevé. En 1946, la Columbia Records dépose un brevet pour un disque plat en polychlorure de vinyle, qui ne peut être joué que sur un tourne-disques à amplification électronique. La taille du sillon est réduite, et la compagnie fait la publicité de son produit sous le nom de « microsillon » (« microgroove »). Nombreuses sont les améliorations. La réduction de l'encombrement du sillon permet d'allonger le temps de musique sur chaque face, et la vitesse de rotation est réduite à 33 ¹⁄₃ tours par minute, on le dit « long play » (LP) avec jusqu'à 23 minutes par face.

Plus tard, en 1948, c’est le label Columbia Records qui propose le vinyle 33 tours tel que nous le connaissons, et offre de grandes avancées pratiques. Le premier enregistrement est le titre Concerto pour violon de Mendelssohn. Un an plus tard, le premier 45 tours voit le jour. Il apportait un progrès considérable sur de nombreux aspects comme la réduction du bruit de surface par rapport aux « chuintements et/ou crépitements » des 78 tours.

Au même moment, le label RCA lance le single, disque de 18 cm tournant à 45 tours par minute, avec un large trou central, qui donne jusqu'à cinq minutes et demie de musique par face, en 1949, à destination des juke-box.

Plus tard, l’arrivée du compact-disc (CD) dans les années 80 crée une forte concurrence au disque microsillon, et l’engouement pour le streaming dès le début des années 2000 finit par mettre au placard le format vinyle. Le disque vinyle devient, pendant des années, un objet de collectionneurs.

Ces dernières années pourtant, le vinyle retrouve le cœur des amateurs de musique. La beauté de l’objet, la qualité du son chaud inimitable et les livrets détaillés à l'intérieur de chaque pochette d’album ont permis le retour des vinyles. À partir de 2020, les ventes de vinyles ont dépassé celles des CD et les chiffres sont plus grands chaque année pour le grand plaisir des artistes !